[INTERVIEW] Cécile Belard du Plantys, Présidente du GIE Paris Commerces, et Laëtitia Pageot, Directrice du GIE Paris Commerces échangent sur les rez-de-chaussée en pieds d’immeuble et leurs enjeux commerciaux

  • Publication publiée :31 janvier 2023
  • Post category:Actualités
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Le point de vue de l'expert

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Cécile Belard du Plantys, Présidente du GIE Paris commerces

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Laëtitia Pageot, Directrice du GIE Paris Commerces

Quels sont les enjeux des pieds d’immeubles pour un bailleur social ?

Cécile Bélard du Plantys : Les bailleurs sociaux ont une mission principale : créer des logements sociaux. Il est néanmoins devenu évident pour eux de revoir le rôle des rez-de-chaussée. Ces espaces se devaient d’être pleinement considérés comme des lieux stratégiques, dépassant leur vocation commerciale première.

En effet, les rez-de-chaussée sont pour les bailleurs, l’occasion d’accompagner l’installation de commerces de proximité indépendants et de contribuer ainsi à la création d’une ville mixte, diverse répondant aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, notamment écologiques.

De plus, ce sont des lieux d’innovation commerciale et de créativité, où de nouvelles formes de commerces peuvent s’épanouir pour le plus grand bénéfice de nos locataires et des habitants du quartier.

Laëtitia Pageot : Ce sont aussi des lieux propices à l’accompagnement du déploiement des politiques publiques comme le plan vélo, le réemploi, l’installation de médecins en secteur 1 ou encore la sortie du plastique à usage unique. Nous entendons ainsi souvent parler de « rez-de-chaussée actifs » pour illustrer les nombreux sujets qui s’y rattachent (espace public, propreté, sécurité, etc.) et qui dépassent le négoce.

Est-ce la raison pour laquelle Paris Habitat, la RIVP et Elogie-Siemp ont créé un outil spécifique mutualisé dédié à la commercialisation ?

Cécile Bélard du Plantys : Tout à fait. En 2017, a été créé le GIE Paris commerce, initiative de la Ville de Paris, afin de répondre à la volonté de Paris Habitat, de la RIVP et d’Elogie-Siemp de prendre en charge la commercialisation des locaux en pied d’immeuble.

Pensé comme un guichet unique pour faciliter les recherches des porteurs de projets et pour harmoniser les pratiques des trois bailleurs sociaux parisiens, le GIE Paris Commerces a pour objectif de faire baisser la vacance commerciale et de permettre ainsi d’animer les rez-de-chaussée. Les orientations définies visent à implanter des activités commerciales, artisanales ou encore associatives dans l’intérêt des habitants.

Laëtitia Pageot : Il est vrai que le GIE facilite l’implantation d’activité grâce à des loyers adaptés (loyer moyen de relocation en 2022 de 290€/m²) et grâce à des leviers d’accompagnement (pas de frais d’agence ni de pas de porte, pas loyers progressifs, des baux adaptés, etc.).

Outil agile, à l’interface de différents acteurs, le GIE Paris Commerces développe des stratégies commerciales qui ont pour objectif de faciliter l’implantation de commerces responsables tout en veillant à la diversité du commerce. C’est toute la force du GIE qui pense aux différentes échelles de projet : d’un local avec une problématique spécifique (taille, typologie), à un micro-quartier (Porte de Montrouge 14ème) ou à une plus grande échelle (Danube-Sérurier 19ème, Portes du 20ème).

Après un diagnostic et une expertise du tissu commercial, les managers commerce du GIE définissent des orientations commerciales avec l’ensemble des parties prenantes (élus, acteurs locaux etc.) pour aller ensuite chercher les activités ciblées. Bien évidemment, la réalité économique entre aussi en ligne de compte.

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Pouvez-vous nous donner quelques éléments de bilan du GIE Paris Commerces pour illustrer son action ?

Cécile Bélard du Plantys : Si l’on dresse un bilan rapide de l’action du GIE Paris Commerces, ce sont bientôt 1000 activités commerciales, artisanales, associatives ou encore médicales qui ont été implantées à Paris depuis sa création. Autrement dit, le GIE est intervenu en 5 ans sur 1/7ème du parc des bailleurs.

En 2022, près de 30% des locaux reloués accueillent une activité responsable. Par responsable, on entend les activités en circuit court/bio ou locavore, les activités de réemploi, mobilités douces, mode éthique, les activités fabriquées à Paris ou en France etc.

L’activité artisanale est par ailleurs toujours fortement représentée dans les relocations de l’année, y compris dans le secteur non alimentaire, du fait notamment de programmes de construction intégrant des loyers adaptés aux artisans.

Laëtitia Pageot : Après deux années de crise sanitaire et un contexte international de renchérissement des matières premières, le GIE et ses membres historiques comme la CCI et la CMA ou ses partenaires privilégiés de la création, de l’accompagnement ou du financement (BGEParif, ADIE, Positive Planète, PIE, etc.) mettent tout en œuvre pour accompagner les projets par des outils adaptés (prêts d’honneur, réalisation de business plan, positive shop, etc.).

Quelles sont les perspectives pour ce début d’année 2023 ?

Cécile Bélard du Plantys : En 2023, les partenariats seront renforcés et développés de façon à répondre encore mieux aux besoins des candidats pour consolider leurs projets au bénéfice de la pérennité des activités.

2023 sera surtout une année de changement qui verra l’évolution du GIE Paris Commerces dans ses missions de guichet unique dans la perspective d’un rapprochement avec la SEMAEST. L’horizon nous promet d’être riche et dense et ce, afin de contribuer à créer une ville accueillante et bienveillante pour tous.

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