Le point de vue de l’expert
Nicolas Bonnet Oulaldj, Adjoint à la Maire de Paris, chargé du commerce, de l’artisanat, des professions libérales, des métiers d’art et de la mode
Le 6 octobre dernier, vous avez été élu Adjoint à la Maire de Paris, chargé du commerce, de l’artisanat, des professions libérales, des métiers d’art et de la mode. Quelles priorités vont guider votre mandat ?
Nous partageons avec la Maire de Paris la volonté politique de relocaliser la production à Paris, valoriser le savoir-faire parisien et développer l’artisanat. Je tiens avant tout à maintenir, préserver, soutenir le commerce de proximité existant. Pour cela, nous devons aller à la rencontre des commerçant.es. Si on veut comprendre les enjeux du terrain, il faut y être. Ils ont un travail difficile et doivent en plus faire face à la concurrence croissante du commerce électronique. Il y a donc un véritable enjeu environnemental à relocaliser, afin de permettre aux parisiens de consommer plus sainement des produits vertueux. Nous devons également investir dans les écoles d’arts et de mode et accompagner les artisans afin de favoriser la transmission des savoir-faire. Le Label « Fabriqué à Paris » qui a été créé à mon initiative il y a 7 ans pour valoriser la production parisienne est un franc succès : on est passé de 250 candidatures en 2017 à près de 500 aujourd’hui. Ces produits sont aujourd’hui vendus dans les boutiques de l‘Office de tourisme et sur le marché de Noël de l’Hôtel de Ville. Nous devons multiplier ces vitrines pour inciter les parisiens à faire le choix de consommer local. Je me bats également pour l’augmentation des salaires, parce que les classes populaires doivent aussi pouvoir acheter des produits de qualité.
Selon vous, quels sont les principaux enjeux du commerce et de l’artisanat de proximité à Paris aujourd’hui et dans les années à venir ?
Je l’ai dit, un enjeu environnemental bien entendu, pour rapprocher le lieu de production du consommateur, mais nous devons également apporter plus de visibilité et développer des politiques publiques pour valoriser la diversité et la richesse du tissu artisanal parisien. Je pense aux lieux emblématiques tels que la Cour de l’industrie, le Viaduc des Arts, véritables lieux de production, et les ateliers de Paris, incubateur des métiers d’art, d’artisanat, de la mode et du design. Il faut gagner en visibilité.
Nous devons également lutter contre la vacance commerciale et cela ne peut se faire qu’en tenant compte de l’écosystème économique d’un quartier.
Fruit du rapprochement entre la SEM Paris Commerces (ex-Semaest) et le GIE Paris Commerces (Paris Habitat, RIVP, Elogie-Siemp), et fort d’une capacité financière de 200 M€, le nouvel opérateur public « Paris Commerces » vient d’être créé par la Ville de Paris. Quelle est son ambition ? Quel rôle doit-il jouer pour préserver les activités de proximité parisiennes ?
L’ambition de Paris Commerces est bien d’aider à l’installation des commerçants de proximité. Ce guichet unique, mis en place par ma prédécesseure Olivia Polski en septembre 2023, permet d’avoir la maîtrise des baux commerciaux qui sont dans les pieds d’immeuble de nos bailleurs sociaux, mais également de racheter de nouveaux commerces. On compte en installer 200 à 300 sur tout Paris. On a une politique dédiée sur les entreprises culturelles. Ma première inauguration a été la librairie féministe et engagée sur les questions LGBT, Violette & Co, qui a pu rouvrir grâce à Paris Commerces. Cette politique devrait nous permettre de favoriser l’artisanat dans certains secteurs bien entendu, mais également de veiller à maintenir (ou créer) un équilibre d’activités. Il faut notamment réinstaller des centres de santé en secteur 1 dans tous les quartiers qui en manquent.
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